Expérimentation Boucicaut: propositions de FARàVélo

Auteur: FARàVélo

Date: 1 octobre 2023 08:39

La rue Boucicaut est mise en sens unique entre la place de la Cavée et la rue Kléber entre le 3 juillet et le 31 décembre 2023. Il s’agit d’une expérimentation dans le but de de fluidifier le trafic sur la place de la Cavée, et de créer de l'espace pour piétons et cyclistes. FARàVélo salut l'ambition d'apaiser le centre de la ville et d'encourager l'usage de la marche et du vélo, et propose une amélioration du projet.

 

Rue Boucicaut: la flèche rouge indique le tronçon mis en sens unique (image: Ville de Châtillon)
Rue Boucicaut: la flèche rouge indique le tronçon mis en sens unique (image: Ville de Châtillon)

 

Observations et réactions de FARàVélo

Conséquences pour les piétons

Les trottoirs seront élargis et les piétons auront donc plus de place pour marcher, notamment les piétons chargés et les piétons à mobilité réduite. Cette mesure est nécessaire en considérant que la largeur actuelle des trottoirs ne correspond pas aux normes (1.40 m de large au minimum).

Conséquences pour les automobilistes

Le léger détour pour un sens de circulation n'aura qu'un impact temporel très faible : moins d'une minute. Il présente le grand intérêt de créer une « boucle d’apaisement », incitant certains automobilistes à choisir un autre itinéraire, un autre mode transport (marche, vélo, bus) voire à renoncer au déplacement. Une partie du trafic motorisé va ainsi « s’évaporer », comme l’explique l’auteur Olivier Razemon dans cet article. Ces boucles et l’apaisement répondront aux recommandations faites par les habitants dans un groupe de travail citoyen en 2017 et lors du forum des mobilités en décembre 2019.

« La nuisance automobile se déplacera sur d'autres rues »

Pour répondre à cette réaction, il est important de savoir quels types axes seront impactés. En effet, il n'est pas souhaitable que le trafic de transit se concentre dans des rues résidentielles et en centre-ville. Il est en revanche souhaitable que le trafic de transit passe par les axes de transit prévus à cette effet : non pas la rue Boucicaut mais les routes départementales comme la D906, la rue des Pierrelais ou encore l’avenue Dolivet. Cette approche globale :

  • améliorera l’attractivité du centre-ville en réservant le centre-ville au trafic de destination (habitants, clients) au lieu du trafic de transit qui n’apporte rien à au centre-ville.

  • encouragera la marche en centre-ville, qui est aujourd’hui peu attractif à pied et même impraticable à vélo faute d’une signalisation appropriée et de dispositifs apaisants.

Conséquences pour les passagers de la ligne 194

Le déplacement des arrêts de bus de la ligne 194 représente en effet une mesure qui décourage l’usage des transports en commun pour tous les groupes de la population. Il va de soi que les transports en commun jouent un rôle clé pour décharger les routes, combattre le réchauffement climatique, et rendre la mobilité plus inclusive. Il reste donc intéressant d’explorer les alternatives à la mise en sens unique de cette rue sans pour autant renoncer à l’objectif de l’apaisement du trafic.

Propositions de FARàVélo

  • Pour apaiser le centre-ville il est indispensable de couper et dévier le transit motorisé dans la rue Boucicaut entre la Médiathèque et la rue des Pierrelais. Ce transit encombre et dégrade notre centre-ville inutilement, ce qui explique les difficultés des commerçants dans cette rue qui n’invite nullement à la promenade.

  • Cette coupure de transit est proposée depuis des années par les habitants, qui ont rédigé 53 propositions dans un groupe de travail créer par la maire. Elle peut s’effectuer en inversant le sens unique entre la rue Kléber et la Cavée.

  • Pour favoriser le bus, la ligne 194 peut être maintenue dans les deux sens en supprimant le stationnement automobile. Cette mesure correspond au souhait des habitants d’apaiser le trafic en favorisant les alternatives à la voiture : les transports en commun, la marche et le vélo.

  • La piste cyclable peut ainsi être maintenue grâce à ce gain d’espace (1,70m, pour laisser 5,50m pour les deux voies de bus et 2,80m pour les trottoirs). C’est ce que propose l’initiateur d’une pétition sur le sujet, ainsi qu’un échange inclusif avec les citoyens qui manque aujourd’hui.

  • Organiser un groupe de travail avec les citoyens et associations sur le stationnement et la circulation (y compris les piétons et vélos) pour analyser le plan de circulation sur toute la ville et en proposant un plan des axes à rendre cyclables en priorité. Ce travail peut utilement s’inscrire dans le rapport contenant les 53 propositions du groupe de travail précédent, qui n’a pas encore été pris en compte par le maire.

Conclusion

L’approche proposée par FARàVélo est globale et à long terme :

1. Globale : actuellement la marie procède rue par rue. Par conséquent toute proposition de tronçon cyclable se heurte inévitablement au refus des riverains (seuls sollicités activement) au motif que « la piste proposée ne sert à rien car elle n’est connectée à rien ».

2. A long terme : pour rendre possible une alternative à la voiture, il faut un plan vélo précisant les futurs itinéraires cyclables et les travaux nécessaires à cette fin, pour une ville cyclable dans les 20 ans à venir.

3. Suivre l’évolution du territoire : Le Territoire, le Département et la Région, ont tous un Schéma Directeur Cyclable global concernant notre ville de Fontenay aux roses, ce qui appelle notre ville à établir son plan vélo plus en détail.

4. La ville a sa responsabilité : Bien que la compétence de la voirie ait été transférée de FAR au Territoire, il reste nécessaire d’établir un plan vélo local. L’expérience le montre : les schémas actuellement établis ne sont pas suffisamment détaillés pour décider des aménagements cyclable à créer lors de travaux (exemple : la rue Boucicaut). Bien que Sceaux ait, elle aussi, transféré sa voirie au Territoire, cela n’empêche pas cette ville de proposer un réseau cyclable élaboré avec le Territoire et le Département et discuté avec l’association de la ville.