Stop au meurtre des cyclistes !

Avec une grande émotion nous avons appris que dans la nuit du 2 au 3 octobre 2023, un cycliste de 48 ans a été tué sur la RD74 par un automobiliste à quelques pas de Fontenay-aux-Roses. Nos pensées vont à la famille, dont nous partageons la tristesse et, nous l'imaginons, la colère. 

Ce tragique décès n'est pas un « accident », mais un choix. Il résulte du choix d'un aménagement routier qui n'apporte aucune protection pour les usagers vulnérables, et qui autorise les automobilistes à les doubler à plus de 30 km/h. Il est évident que lorsqu'on crée des routes où un corps humain n'a pas d'autre choix que de se faire doubler, à quelques dizaines de centimètres à peine, par des poids de plus de 1.000 kg lancés à grande vitesse, vous jouez avec la vie des personnes. Il s'agit, en quelque sorte, de non assistance à personne en danger. Il faut agir, et vite.

Laisseriez-vous marcher votre enfant à côté des voitures, et sans séparation, sur une route départementale comme la RD74? Probablement non. Ce constat tout simple s'applique aussi aux personnes à vélo. Il n'est pas acceptable en 2023 d'avoir encore des routes où les personnes à vélo, qui sont aussi vulnérables que les piétons, sont obligées d'avancer à côté des voitures sans aucune séparation.

Nous dénonçons cette situation car l'espace pour sécuriser les cyclistes existe, comme la photo le montre. Notre colère est d'autant plus grande que des pistes cyclables sont prévues sur cette route dans tous les plans vélo qui nous concernent: celui de la Région, du Département (92) et du Territoire Vallée Sud - Grand Paris. La mise en oeuvre de ces plans se heurte encore à des résistances de la part de certains élus, pour qui une piste cyclable et la sécurité d'un citoyen à vélo ne sont pas une priorité. 

Il est de notre devoir de rappeler avec force à ces élus que le droit de se déplacer en sécurité avec son corps, à pied ou à vélo, relève au contraire du droit le plus élémentaire des citoyens. Ce droit à la mobilité active est un droit humain, inscrit dans la Loi d'Orientation des Mobilités, qui doit être une piorité pour notre territoire, pour ses habitants y compris pour le climat. Par conséquent, le Collectif Vélo Île-de-France a écrit au Département et les associations vélo ont écrit une lettre à leurs maires et au Territoire Vallée Sud - Grand Paris, pour leur demander de faire cesser cette mise en danger intolérable par des mesures sécuritaires à court terme (voir ci-dessous).

Notre message est simple : stop au meurtre des cyclistes en accélérant la création de pistes cyclables pour les protéger de manière sérieuse et responsable.  

Nous comptons sur le soutien actif de notre maire M. Laurent Vastel pour faire cesser cette mise en danger sur toutes les routes départementales en appuyant la création de pistes cyclables. Notamment celles qui sont devenus des axes très fréquentés par les cyclistes fontenaisiens, comme la RD63 du nord au sud et la RD 74 et 75 d'est en ouest.

NB. Le titre du présent article fait référence à l'article « Stop aux meurtre des enfants » du journaliste néerlandais Vic Langenhoff, publié en 1972 après le décès de sa fille à vélo, qui n'avait que six ans. L'article a déclenché la révolution du vélo aux Pays-Bas, qui a permis au pays de rendre toutes les rues cyclables.