Fontenay-aux-Roses : Une poussée démographique record appelle le vélo à la rescousse

Auteur: FARàVélo

Date: 30 décembre 2020 13:50

 

A Fontenay-aux-Roses le nombre d’habitants a explosé en 2020 : presque 3000 nouveaux habitants en cinq ans, révèle le Parisien. Comme l’espace entre les bâtiments n’augmentera pas, cela signifie qu’il sera de plus en plus difficile de s’y déplacer. Un argument de plus pour adopter un plan vélo pour Fontenay-aux-Roses.

C’est un record en Hauts-de-Seine : une croissance de la population de 12%, alors que les autres villes tournent autour d’une moyenne de 1,5% !

 

 

Une croissance de la population fontenaisienne record de 12% (Le Parisien).
Une croissance de la population fontenaisienne record de 12% (Le Parisien).

 

 

Les rues ne s'élargissent pas
Pourquoi cette croissance pose-t-il un problème en matière de mobilité ? D’abord parce que les habitants seront plus nombreux à se déplacer dans le même espace. Chaque nouvel habitant qui sort de chez lui occupe de l’espace pour se déplacer, alors que les rues ne s'élargissent pas. L'espace utilisé par chacun varie très fortement selon le mode de transport choisi : un piéton qui marche occupe 2 m2, un vélo qui roule 5 m2, alors qu’une voiture qui roule à 50 km/h occupe 140 m2. Il faut tenir compte aussi de l’espace occupé par le stationnement, qui enlève de l’espace public libre pour se déplacer. Le haut de la rue Boucicaut en est un exemple: trottoirs étroits, aucun banc pour s’asseoir, pas d’espace pour le vélo.

 

L'espace utilisé par mode de déplacement (Source: 15 Marches).
L'espace utilisé par mode de déplacement (Source: 15 Marches).

 

 

Un logement = une voiture
La croissance de la population augmente aussi la pression sur l'espace public, car le nombre d’habitants par logement diminue. Si en même temps, la Ville maintient la norme « un logement = une voiture », l’encombrement de l’espace public s’empirera mécaniquement. C'est le cas pour la politique actuelle de la Ville, car le Plan Local d’Urbanisme (PLU) continue d’imposer la norme d’une place de stationnement pour les petits logements, voire même trois places de stationnement pour un logement au-delà de 120 m2. Cela n’incite pas à changer ses habitudes de déplacement, d’autant plus que le stationnement en surface reste gratuit.

Des logements petits et mal fichus
Les conséquences de cette politique de stationnement ne concernent pas que l'espace entre les bâtiments, mais aussi les logements eux-mêmes. Ces logements sont souvent « petits et mal fichus » constate Libération, car les normes de parking généreuses obligent les constructeurs à les construire ainsi. Libération parle d’une « dictature du parking ». « C’est idiot », déclare le promoteur Jean-Raphaël Nicolini, « mais on conçoit le dessus à partir de ce qui se passe en dessous ». La conséquence sur le prix des logements est significatif aussi, explique Nicolini : « Le parking est généralement le poste de dépenses le plus important ».

 

La rue Boucicaut laisse peu d'espace aux alternatives à la voiture individuelle et à la vie sociale.
La rue Boucicaut laisse peu d'espace aux alternatives à la voiture individuelle et à la vie sociale.

 

Le plan vélo de Fontenay-aux-Roses arrive-t-il bientôt ?
Pour faire évaluer la ville et promouvoir des alternatives à la voiture individuelle, il est urgent d’adopter un plan vélo local. Ce plan vélo, pour lequel FARàVélo a déjà présenté une suggestion à la mairie en 2019, indiquera comment concrètement la ville va devenir cyclable. Pour le moment cependant, le plan vélo pour Fontenay-aux-Roses se fait attendre. Lors du Conseil Municipal du 17 décembre 2020, le maire Laurent Vastel a expliqué que c’est le territoire (Vallée Sud Grand Paris) qui se charge des équipements vélo. Il a annoncé la bonne nouvelle que le territoire propose un plan vélo avec un réseau cyclable pour notre territoire de 63 km. FARàVélo, ainsi que les dix autres associations vélo de notre territoire, est associée à sa mise en oeuvre.

Le territoire ne s’occupe que des grandes lignes
Mais le territoire ne peut pas tout faire : il ne pourra s'occuper que des grandes lignes. Ainsi le Plan Vélo territorial ne rendra que huit axes cyclables sur notre territoire, alors que notre ville compte beaucoup de rues dont le territoire ne s’occupera pas. Le territoire ne posera que du stationnement vélo à quelques endroits stratégiques, mais pas dans toutes les autres rues. Il posera des plateaux surélevés seulement dans les quelques rues dont elle a la compétence, mais pas dans les autres rues. Il ne repensera pas non plus le plan de circulation de Fontenay-aux-Roses, qui en a pourtant bien besoin pour sécuriser des rues comme la rue des Bénards.

Exprimez-vous!
Pour tous ces travaux que le territoire ne fera pas, il est essentiel que la Ville s'en charge. Pour cela, il est indispensable qu'elle adopte un plan vélo (le comment), un budget vélo (l'argent) et un comité vélo (pour associer les habitants à la mise en oeuvre). En s’appuyant uniquement sur le territoire, le développement du vélo ne pourra pas rattraper le développement record de la population de notre ville.

Si vous aussi, vous souhaitez pouvoir vous déplacer en sécurité à vélo seul ou avec vos enfants, nous vous invitons à demander au maire un plan vélo, un budget vélo et un comité vélo citoyen. Vous pouvez le faire très facilement via ce lien mis à disposition par la Ville, ou en prenant rendez-vous. Il est aussi utile de soutenir FARàVélo, car plus nous serons nombreux, plus le maire considérera la sécurité à vélo comme une demande légitime, représentative et urgente.