Julian : comment je suis devenu vélotaffeur

Auteur: Stein van Oosteren

Date: 20 novembre 2018 21:47

Par: Stein van Oosteren

Métro etvoiture étaient son quotidien pendant des années. Au mois d’août, Julian (47) estpassé au vélo pour faire ses 10 km entre Vincennes et son travail à l’UNESCO dansle 7ième arrondissement à Paris. Une réussite.

Saconversion s’est faite petit à petit. D’abord l’achat d’un « vrai vélo » un peu plus adapté àsa taille, il y a 4 ans. Juste pour faire des balades de temps en temps. Et puisle déclic. « J’étais allé voir unami à Londres qui utilisait déjà un vélo électrique pour aller travailler.J’ai essayé, c’était parfait. Là j’ai compris que c’était une solution pourmoi. ».

Il n’a pasacheté un vélo électrique tout de suite : d'abord il en a loué un pendant unesemaine. Il se rendait compte qu’il gagnait « un temps fou ». Cet essai a fini par le convaincre. Et aussi unras-le-bol : « foncièrementj’en avais marre d’être dans une voiture ». L’achat était mûrementréfléchi : 3.000 euros ne sont pas rien. Mais l’impact s’est vu trèsrapidement : « Depuis août j’aifait un seul plein, avant c’était un plein toutes les deux semaines ! ».


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Julian devant son travail à l'UNESCO.


Le gainn’est pas que financier, il se sent mieux dans sa peau aussi. « J’arrive à un âge où il est important debouger. » Et avec l’assistance électrique je ne transpire pas: « c’est comme une marche active, rien de plus ».Et il y a cette sensation de liberté importante : «j’étais vraiment content desortir de cette boîte de fer et de me retrouver les cheveux en l’air ».

Sonitinéraire lui va. « Seulement letronçon entre Bercy et la Place d’Italie n’est pas terrible. » Mais endeux mois, il note déjà des améliorations sur son itinéraire. « Une piste très large vient d’être créée depuisDenfert Rochereau. Ca me donne plus de confort, plus de sécurité ». Ilattend surtout la réalisation du Réseau Express Vélo (REV) qui permettra auxcyclistes de parcourir la capitale rapidement d’est en ouest et du nord au sud.« Là je changerai probablement monitinéraire, car ce sera plus direct ».

Est-ce qu’ilporte un gilet jaune ? Pas encore. « Ce qui m’intéresse c’est de ne pas avoir l’air d’un cycliste »confie-t-il. A la place, il a acheté une veste plus discrète avec lumière intégrée « mais je ne sais pas si ce sera assez ». Son poncho de 50 euros est resté à la maison jusqu’à présent.« J’ai dû passer entre les gouttes ». 


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Son « gadget » qu'il doit encore tester : une veste avec lumière intégrée devant et à l'arrière.

Un dimanchelors d’un pique-nique, ses voisins d’immeuble l’ont vu partir sur son beauMoustache [marque française de vélo électrique]. « Ilsm’ont posé plein de questions par la suite ». Beaucoup hésitent, maisn’osent pas franchir le pas. Son message : « Le vélo se démocratise maintenant. Il y a des Vélib’ partout, tu peuxlouer des vélos. Essayez ! ».